Les Affranchis de l’IA : DeepSeek et Qwen bousculent le marché
Performances bluffantes, open source et coûts réduits… Comment ces IA chinoises font-elles vaciller la Silicon Valley ?
Hey toi, aujourd’hui, on rembobine l’actu ! ⏪
OpenAI pensait régner sans partage… jusqu’à ce que DeepSeek R1 vienne tout chambouler. Performances de haut vol, open source et accessibilité sans limites… À vrai dire, les IA chinoises ont tout pour séduire et elles ne s’en privent pas ! Entre adoption massive, Silicon Valley en PLS et contre-attaque d’OpenAI, l’industrie de l’IA a vécu ces dernières semaines un véritable drama. Swipe vers le bas pour revivre la chronologie des événements. En bonus : laisse-toi surprendre par un nouveau challenger asiatique bien décidé à se faire une place parmi les favoris de ton navigateur ! 👇
Un feuilleton à rebondissements IA de 8 minutes
Les Affranchis de l’IA : DeepSeek et Qwen bousculent le marché
𝐒𝐨𝐦𝐦𝐚𝐢𝐫𝐞 1️⃣ Les derniers gossips de l’IA 🍿 : Une série de lundis marquée par l’innovation, la domination et le monopole - Ép. 01 - Lundi 20 janvier : 🐋 Comprendre l’onde de choc - Ép. 02 - Lundi 27 janvier : Impacts et retombées de DeepSeek R1 - Ép. 03 - Lundi du 3 février : La riposte d’OpenAI - 🎬 Le feuilleton continue ! 2️⃣ Qwen AI cherche humain pour relation sérieuse - Première approche - De quoi tomber in love 3️⃣ DeepSeek, Qwen & Cie. sous le radar des régulateurs européens - Pas de week-end à Rome pour DeepSeek - La France et l’Irlande en mode red flag - L’Europe peut-elle réellement bannir les IA chinoises ?
Les derniers gossips de l’IA 🍿 : Une série de lundis marquée par l’innovation, la domination et le monopole
Ces dernières semaines, le monde de l’IA ressemblait à une véritable saga, avec des rebondissements dignes des meilleures télénovelas. Entre actualités et nouvelles sorties, l’histoire est suffisamment folle pour qu’on y revienne ensemble. Voici un résumé express des derniers épisodes en trois lundis clés.
Ép. 01 - Lundi 20 janvier : 🐋 Comprendre l’onde de choc
Peu de temps après la sortie de DeepSeek V3 que nous avons analysé ensemble dans un précédent article, l’entreprise chinoise a dévoilé un nouveau modèle : DeepSeek R1. Comparable à son concurrent direct o1 d'OpenAI – lui-même sorti il y a moins de 2 mois dans sa version complète – DeepSeek R1 est un LLM basé sur le principe de chaîne de pensée (Chain of Thought). À la manière d’un raisonnement humain, l’idée est de décomposer une demande en étapes logiques successives avant de fournir un résultat final. Cela dans le but d’engendrer des réponses plus pertinentes et fiables. Intégrant nativement cette capacité, o1 semblait révolutionnaire… Mais ça c’était avant.
Gratuit, illimité sur le chat de DeepSeek et mis à disposition en open-source à qui veut/peut télécharger le modèle, DeepSeek R1 est venu trancher drastiquement avec les modèles américains connus pour leurs accès restreints ou payants. Open source + perf’ de haut vol ? Rien de mieux pour rapidement attirer l’attention et déclencher un tsunami dans l’industrie.
Mais au-delà des capacités, c’est surtout le coût évoqué de moins de 6 millions de dollars pour l’entraînement de R1 (soit 96% moins cher que o1) qui a eu l’effet d’une bombe : Comment ont-ils fait ? Comment justifier les dépenses faramineuses autour de l’IA côté US ? Un écho d’autant plus retentissant avec l’annonce, dès le lendemain de la sortie de R1, du projet “Stargate”, un investissement colossal de 500 milliards de dollars dans les infrastructures d’IA, piloté par OpenAI, Oracle, SoftBank et d’autres poids lourds du secteur.
Ép. 02 - Lundi 27 janvier : Impacts et retombées de DeepSeek R1
Les jours suivant son lancement, DeepSeek R1 connaît un succès fulgurant, prenant de court la Silicon Valley :
Selon un post sur le forum professionnel Blind, depuis le 22 janvier, les équipes de Meta – jusqu’alors leader des modèles sous licence open-source avec Llama – auraient lancé plusieurs “cellules de crise” pour analyser en détail le modèle R1 et les méthodes ayant permis de réduire considérablement son coût d'entraînement.
Les 26 et 27 janvier ont sonné le glas de l’adoption massive : DeepSeek est devenue l'application la plus téléchargée sur l'App Store américain (devant ChatGPT). À la même date, le modèle R1 comptait déjà plus de 131 000 téléchargements sur Hugging Face.
La puissance du modèle chinois réside dans sa faible consommation de ressources rendant l’usage de cartes graphiques Nvidia dernier cri bien moins indispensable. Résultat ? Hécatombe à Wall Street : En un jour, l’action Nvidia a chuté de 17%, une perte de près de 600 milliards de dollars sur sa capitalisation boursière.
⚠️ 𝐃𝐢𝐬𝐜𝐥𝐚𝐦𝐞𝐫 : Peu de temps après, un article de SemiAnalysis a révélé que DeepSeek aurait en réalité dépensé plus de 500 millions de dollars en puces Nvidia, contredisant les déclarations initiales du trublion chinois 🤔.
Ép. 03 - Lundi du 3 février : La riposte d’OpenAI
Voyant sa position dominante sur le marché de l'IA menacée, OpenAI n’a pas tardé à réagir. Touchée dans son ego – et son modèle économique –, la firme de Sam Altman a riposté sans trop attendre, dégainant une nouvelle offensive technologique pour défendre sa position de leader.
Le 31 janvier, OpenAI annonce la sortie de o3-mini, le modèle compact de sa nouvelle gamme “o3”, déclinée en trois versions : o3-mini-high, o3-mini-medium et o3-mini-low. Un modèle qui vise à combiner vitesse, précision et coût réduit pour répondre aux besoins croissants en matière de raisonnement technique.
ⓘ En savoir davantage sur les capacités de o3-miniLe 3 février, OpenAI dévoile son agent de recherche avancée DeepResearch, le Sherlock Holmes de la recherche en ligne ! Tu te souviens de notre article sur Search GPT ? DeepResearch pousse le concept encore plus loin grâce à la puissance du modèle o3. Grosso modo, lorsqu’on lui pose une question, l’agent IA mène une véritable enquête en plusieurs étapes, fouille des sources variées (urls, textes, images, PDFs) pendant plusieurs minutes, recoupe les indices pour finalement te sortir un rapport ultra-détaillé et te dégoter la substantifique moelle de l’info 🦴.
Une annonce qui ne réjouit pas forcément Perplexity, l’outil IA de recherche web concurrente. Mais loin de rester spectateur, la start-up a rapidement réagi en intégrant au mode de recherche avancé les fonctions “Reasoning with R1” (DeepSeek, hébergé aux USA) et “Reasoning with o3-mini” (remplaçant le modèle o1), au fil des actualités et des sorties des derniers jours.
🎬 Le feuilleton continue !
Au-delà de la bataille médiatique entre DeepSeek et OpenAI, un point essentiel ressort de cette saga : le duel entre modèles propriétaires et open source. Comme l’a souligné Yann LeCun, directeur scientifique de l’IA chez Meta, la vraie avancée de DeepSeek réside dans son engagement à maintenir des modèles open-source, accessibles à tous.
Ironiquement, rappelons que OpenAI était à l’origine censée incarner l’idéal d’une IA ouverte et accessible à tous – d’où le “Open-” dans son nom. À contrario, l’entreprise a progressivement tourné le dos à cette vision, verrouillant ses modèles au profit d’une stratégie plus commerciale. Alors, le futur de l’IA passera-t-il par l’open source ou par des modèles verrouillés par quelques géants ? Une chose est sûre, le match est loin d’être terminé.
Dans tout ce tourbillon d’actus, d’innovations et de rivalités, une autre IA chinoise a fait surface et mérite qu’on s’y intéresse…
Qwen AI cherche humain pour relation sérieuse
Première approche
20 trillions de tokens dans le cerveau, mais c’est peut-être toi que je cherche vraiment.
Hey ! Moi, c’est Qwen AI, initialement baptisé Tongyi Qianwen (“通义千问” ou “la réponse à mille questions” en français), je suis le LLM chinois créé par le groupe Alibaba en 2023. Tu cherches une IA performante, qui assure sur tous les fronts, sans te ruiner ? Un partenaire fiable, rapide, malin, qui t’aide et t’accompagne dans tes tâches quotidiennes ? Ne cherche plus, il se pourrait bien que tu aies trouvé ton Qwen de paradis 🌅
De quoi tomber in love
💯 Un véritable couteau suisse de l’IA : Avec moi, la création du contenu multimédia n’est plus un cauchemar logistique. Fini les onglets ouverts sur différentes plateformes, j’ai tout centralisé sur mon interface. En plus du basique 📎 import de fichiers, je propose les fonctions : 👨🏻💻 Artifacts pour la génération et l’exécution de code, 🌐 Web Search, 🖼️ Image Generation et même 🎥 Video Generation !
🎁 100% gratuit, 100% accessible : Tu peux me retrouver sur le cloud via mon chat et utiliser TOUS mes modèles et TOUTES mes fonctionnalités librement. Mais si tu préfères une utilisation plus privée, mes modèles sont aussi disponibles en open source, te permettant d’exploiter toute ma puissance en local.
✊ Une riposte puissante : Avec la montée en puissance de mon concurrent local DeepSeek, impossible de rester en retrait ! En janvier 2025, j’ai levé le voile sur Qwen 2.5-Max, mon modèle le plus avancé. Il rejoint ma famille grandissante, aux côtés de Qwen 2.5-Coder pour la génération de code et QwQ-32B-Preview pour un raisonnement encore plus affûté. L’esprit de famille en bonus : la fonction “Add Model” permet d’invoquer plusieurs modèles pour agir sur une seule et même requête !
💰 Puissance optimisée, coût maîtrisé : Bien que plusieurs benchmarks démontrent que mon modèle le plus puissant – Qwen 2.5-Max – surpasse les performances de GPT-4o, je demeure presque deux fois moins cher pour une utilisation via API.
DeepSeek, Qwen & Cie. sous le radar des régulateurs européens
Si DeepSeek et Qwen réussissent à séduire des milliers d’utilisateurs grâce à leurs performances, leur coût réduit et leur accessibilité, la romance avec l’Europe pourrait tout de même vite tourner au vinaigre. Car si l’IA ne semble pas avoir de frontières, la régulation, elle, en a. Et en matière de données personnelles, Bruxelles ne plaisante pas.
Pas de week-end à Rome pour DeepSeek
Fin janvier, l’autorité italienne de protection des données (GPDP), saisie par l’association Altroconsumo, a demandé à DeepSeek des précisions sur les sources de ses IA, le stockage des données collectées et leur utilisation. Résultat ? Ban direct de DeepSeek : L’application a purement et simplement disparu des stores Apple et Google sur le territoire. En cause ? Des réponses jugées insuffisantes par les autorités italiennes.
La France et l’Irlande en mode red flag
Pendant que DeepSeek se prend un râteau en Italie, la CNIL française et la DPC irlandaise prennent aussi en main le dossier. Leur objectif ? S’assurer que les pratiques du chatbot chinois respectent les exigences européennes, notamment sur la gestion des données utilisateur. Avec des informations qui pointent vers un stockage exclusif en Chine et des liens flous avec les autorités locales, le doute plane…
ⓘ En savoir plus sur ces deux actus
L’Europe peut-elle réellement bannir les IA chinoises ?
Si des blocages pays par pays sont possibles, une interdiction totale en Europe nécessiterait une législation harmonisée, ce qui est encore loin d’être acquis. Ce qui est sûr c’est qu’OpenAI, Google, X, Meta & Cie, eux, regardent cette affaire avec intérêt : toute restriction pourrait leur offrir un boulevard pour consolider leur monopole en Europe.